Dans la piscine, il n’y a pas que les carreaux qui sont bleus… Il y a parfois aussi le ciel. Et en 2025, plus que jamais, ce sont les caprices de la météo et les tensions climatiques qui rythment l’activité des piscinistes. Entre printemps maussade, vagues de chaleur tardives et restrictions d’eau, chaque saison devient un nouveau défi pour les professionnels du secteur. Alors, comment naviguer dans cette météo en dents de scie ?
Un printemps 2025 sous tension
Le printemps, normalement la période où les projets de piscines fleurissent, a pris un sérieux retard. Avec un mois d’avril 2025 plus frais de 1,5 °C par rapport aux normales de saison, les envies de plonger ont attendu leur tour. Habituellement, les demandes de devis montent en flèche dès mars. Cette année, elles ont pris entre trois et quatre semaines de retard, perturbant toute la chaîne. Les chantiers prévus s'accumulaient, créant un véritable bouchon dans les plannings.
Pour beaucoup d’entreprises, cette situation a été synonyme d’équipes sous tension, de marges de manœuvre réduites et parfois de déceptions pour des clients qui voyaient leurs délais s’allonger. Dans ce contexte, flexibilité et communication sont devenues des armes essentielles : prévenir plutôt que guérir, ajuster ses prévisions en temps réel, et maintenir la qualité du service malgré les imprévus climatiques.
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L'été 2025 : sécheresse et nouvelles contraintes
Quand le soleil a enfin repris ses droits, c’est la sécheresse qui a dicté ses règles. Aujourd'hui, 37 départements français sont placés en alerte renforcée. Les restrictions d'eau touchent non seulement l’arrosage des jardins, mais aussi le remplissage des piscines.
Pour les piscinistes, cela a imposé de revoir l'organisation des chantiers. Certains ont dû avancer les travaux avant la publication des arrêtés préfectoraux, d'autres ont pris le temps d'informer leurs clients sur les obligations locales, parfois mouvantes. Proposer des piscines moins gourmandes en eau est devenu une nécessité. La mise en avant de couvertures limitant l'évaporation, de systèmes de récupération des eaux de pluie ou de bassins plus compacts est désormais au cœur des discussions commerciales.
Le client d'aujourd'hui est de plus en plus sensible à l'impact écologique de son bassin. Cette attente n’est pas un frein, mais plutôt une porte ouverte pour ceux qui savent évoluer et enrichir leur offre en y intégrant des solutions plus durables.
S’adapter à un climat changeant : diversification obligatoire
La grande leçon de cette année 2025 est claire : compter uniquement sur la construction de piscines neuves est devenu risqué. Avec des saisons si imprévisibles, les entreprises qui réussissent sont celles qui ont su élargir leur activité.
Développer des services d’entretien régulier, comme l’hivernage ou la mise en service au printemps, permet de stabiliser son chiffre d'affaires même en cas de saison basse. La rénovation aussi connaît un vrai boom : remplacement de liners, rénovation de membranes armées, modernisation d'équipements. En 2024, 60 % des ventes concernaient déjà la rénovation plutôt que la création neuve. L'entretien, quant à lui, a connu une croissance de 8 %, même avec une météo capricieuse. Et ce n'est pas anodin : une piscine rénovée et bien équipée peut consommer jusqu'à 30 % d’eau en moins.
Pour découvrir comment optimiser vos rénovations et réduire les coûts liés aux matériaux, consultez notre guide sur l'importance du calepinage précis.
Faire de la météo une alliée
La météo n’est pas seulement un obstacle : c’est aussi un indicateur précieux. Elle impose son rythme, ses silences, ses accélérations. À nous de comprendre ses messages pour ajuster notre stratégie.
Planifier des actions commerciales en amont de la haute saison permet d'éviter l'embouteillage. Développer des offres de rénovation ou d’entretien assure un socle d'activité, quelles que soient les prévisions météo. Travailler sur la formation des équipes, notamment sur les nouvelles exigences environnementales, devient aussi une priorité. Enfin, rester au courant des arrêtés préfectoraux et des tendances locales permet d’être non seulement réactif, mais aussi force de conseil pour ses clients.
Une pénurie de main d'oeuvre sur le marché de la piscine
Il y a des saisons où on aimerait avoir une baguette magique. Les demandes affluent, les devis s’enchaînent… mais impossible de suivre. Pourquoi ? Parce qu’on manque cruellement de bras. Et pas n’importe lesquels : des mains formées, capables de lire un plan, de manier une membrane, d’assurer un chantier propre et durable.
Dans le monde de la piscine, cette pénurie de main-d’œuvre n’est pas nouvelle. Mais en 2025, elle atteint un niveau qui pousse les entreprises à revoir en profondeur leur organisation. Alors, frein ou opportunité ? Un peu des deux. Et surtout un signal fort : il faut structurer la filière, professionnaliser les équipes, et anticiper les besoins de demain.